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Photo du rédacteurGerøme ETTZEVØGLØV™

Un corps médical souffrant


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Les politiques de santé publique, l’organisation de la médecine conventionnelle en France et les lourdes charges administratives et responsabilités qui pèsent sur les médecins, les infirmiers et l’ensemble du corps médical participe d'un empoisonnement collectif. Soignants et patients sont impactés de différentes façons.

Ce corps médical souffre des effets d'un puissant toxique, insidieux et trop souvent "mortel".


Une course effrénée au temps et aux moyens impacte considérablement la qualité de la relation soignant-patient. Les temps de consultations et de soins sont plus chronométrés que jamais (allant parfois jusqu'à huit minutes montre en main pour une première consultation ORL). Cette déshumanisation de la relation, induite par une course à la rentabilité, des fatigues importantes ou des phases d'épuisement (liées à des résistances surdimensionnées au stress) vécues par de nombreux soignants, participe aussi de l’évitement des circuits conventionnels d’un nombre croissant de Français. Ces derniers vont repousser ou éviter les parcours conventionnels de santé, et par conséquent se réfugier dans des approches "alternatives", qui ne devraient être en réalité que "complémentaires".

Parce qu’il met la vie des autres usagers de la route en péril, un chauffeur de poids lourds a l’obligation de respecter strictement des phases de repos durant ses journées de travail. Les médecins ont la santé et la vie des patients entre leurs mains. Ne doivent-ils pas aussi se reposer et évoluer dans un univers professionnel mieux adapté ? Comment est-il possible qu’une telle pression soit exercée sur les soignants sans que rien ne soit légalement prévu pour préserver leur santé, et par répercussions directes, celle de leurs patients ? Que dire des internes en hôpitaux qui font des gardes de 36 heures, voire beaucoup plus ?

Ces dernières années, l’actualité montre tragiquement les violents effets d’un système de santé « obsédé » par la rentabilité (avant l'aggravation due à l'épidémie mondiale COVID-19).


C’est ainsi qu’un article (88) titrait :

« Suicides à l’hôpital, mourir pour être entendu »


"Depuis la loi de réforme de lʼhôpital votée en 2009, nombre de médecins et infirmiers se sont donnés la mort partout en France, et dans une omerta totale. Cʼest le suicide dʼun éminent professeur en 2015 qui, peu à peu, délie les langues. Face aux restructurations autoritaires et aux guerres de pouvoir, certains osent enfin briser le silence et porter plainte. Des témoignages effrayants pour lʼavenir de lʼhôpital public." (89)


Parmi d’autres témoignages Me Christelle Mazza, Avocate spécialisée dans la souffrance au travail dans la fonction publique, exprime son expérience. Elle affirme "recevoir de plus en plus de praticiens anéantis", et répond au journaliste quant au suicide d’un cardiologue à l’hôpital.


Deux extraits :


"Ce brillant cardiologue de 54 ans sʼest donné la mort sur son lieu de travail après avoir longtemps dénoncé des propos et des comportements répétés qui ont détruit sa carrière et sa santé. Après ce choc, une vague de suicides sans précédent a suivi à lʼhôpital. Le passage à lʼacte du Pr Mégnien est en cours dʼinformation judiciaire. Deux juges dʼinstruction ont été désignés au sein du pôle santé. La manifestation de la vérité prend du temps en matière de harcèlement moral car les ressorts sont pervers et donc dissimulés." (90)


"Le système de santé était-il obsolète ?"


"Pas du tout ! On a des centres de recherche et des secteurs dont lʼinnovation est reconnue dans le monde entier. Certes, des services devaient être réformés, en lien avec lʼévolution des besoins, mais le gouvernement a imposé brutalement sa volonté de réforme. En outre, côté médical, on favorise une course à lʼélitisme. La figure charismatique du professeur des universités- praticien hospitalier (PU-PH), au sommet de la hiérarchie, et les usages féodaux dʼun autre temps perdurent. Le PU-PH a le pouvoir dʼécraser celui qui est trop brillant, surtout en fin de carrière, pour rester le référent. Inversement, le vieux chef de service qui aura tout transmis va se faire dégager par son élève. Quant au directeur omnipotent, il peut casser un service pour le donner à son protégé et asseoir ainsi son pouvoir au sein de lʼétablissement. Cette lutte clanique brise la chaîne humaine dʼune équipe médicale. Le harcèlement moral entre médecins est terrible, dû à leur formation, très concurrentielle : dès la première année de médecine, ils doivent se positionner dans des systèmes de parrainage. Ensuite, leurs propos restent dʼune grande cruauté quand ils intègrent lʼhôpital qui devient un bassin de moqueries, dʼhumiliations et dʼisolement, intenables pour qui ne joue pas le jeu." (91)

Une enquête sur la santé des médecins généralistes en dit également long :


"L’étude sur l’état de santé des médecins généralistes s’est déroulée du 10 au 23 novembre 2017. Elle a été menée auprès de 1654 professionnels exerçant en libéral et répartis sur toute la France : 46% d’hommes, 54% de femmes ; âge moyen : 50 ans ; 83% vivent en couple, 17% vivent seuls ; 49% exercent en milieu urbain, 35% en semi-rural, 16% en rural ; 81% ont un secrétariat, 19% n’en ont pas ; 62% exercent en cabinet de groupe, 38% sont seuls.

En moyenne, une consultation médicale dure 18 minutes, un médecin travaille 46,7h par semaine et fait 26 consultations par jour."


"Le travail empêché, mal fait : travail impossible à faire convenablement en raison de la charge de travail, manque de temps pour l’éducation thérapeutique ou pour le soutien psychologique des patients, impossibilité d’utiliser toutes ses connaissances en raison des exigences, faire des choses contradictoires ou qui devraient être faites autrement, manque de communication avec les différents intervenants (spécialistes, hôpitaux, infirmiers…)…" (92)


Une autre étude porte sur l’ensemble des soignants. Elle fait ressortir un fait incontestable : l’épuisement professionnel touche fortement les professionnels de santé.


"Près de 50% des soignants estiment être ou avoir été en situation de souffrance – burn out, conduites addictives – dans leur carrière. Et plus des trois quarts chercheraient de l’aide s’ils se retrouvaient dans une telle situation.

Face à l’urgence, l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) a mis à disposition un numéro vert - 0 805 23 23 36 - gratuit, disponible 24h/24 et 7j/7, pour aider les soignants qui souffrent. Le bilan, après plus d’un mois d’activité de la plateforme d’appel, témoigne du besoin d’écoute et de soutien des professionnels rendus vulnérables." (93)


Se tenir au chevet d'un corps médical et le maintenir tant bien que mal sur "un pied" mais dans un équilibre précaire, à "coups" de millions et de promesses, semble être un des remèdes les moins efficaces qu'il soit. Les effets secondaires impactent notre civilisation et abiment terriblement la confiance "prêtée" à la médecine conventionnelle.


Gerome ETTZEVOGLOV

Auteur, conférencier, consultant Président d'honneur du Syndicat Français des Praticiens en Hypnose Intégrative®

La reproduction partielle ou totale de cet article est autorisée sous la condition d'intégrer le texte et lien suivants : ©Article d'actualité de G. ETTZEVOGLOV Expert Hypnose Nice : www.expert-hypnose.com


Téléchargez gratuitement le livre "Les Dessous de l'Hypnose en France, Immersion au Coeur d'un Univers Fascinant", Paris, Éditions EUTHYMIX, 2018." G. ETTZEVOGLOV.​

NOTES DE BAS DE PAGE

89) Ibid

90) Ibid

91) Ibid

92) Sources : http://www.caducee.net/actualite-medicale/13760/les-medecins-generalistes-liberaux-en-burnout-selon-une-nouvelle-etude-sps.html 93) "SOS" est une association qui vient en aide aux professionnels de santé. Numéro gratuit, disponible 24h/24 et 7j/7 : 0 805 23 23 36 https://www.asso-sps.fr

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